FAQ

#1 Comment fonctionne la vaccination ?

Le vaccin aide le corps à développer une immunité contre les HPV en imitant une infection par les HPV. Quand le vaccin est injecté dans le bras, le système immunitaire répond comme si c’était le vrai virus mais produit beaucoup plus d’anticorps que l’infection naturelle pour le combattre. Une fois que ces anticorps sont produits, ils restent dans le corps pendant des années voire des décennies et sont prêts à lutter en cas de future infection avec de vrais virus HPV.

#2 Est-ce que la vaccination fonctionne ?

Les vaccins contre les HPV font partie des vaccins les plus efficaces développés à ce jour. Des études scientifiques ont montré que 100 % des individus vaccinés contre les HPV ont développé assez d’anticorps pour se protéger contre les différents types de HPV présents dans le vaccin. La vaccination offre également une vaccination croisée contre certains types qui ne sont pas inclus dans le vaccin. En effet, les souches de HPV non comprises dans le vaccin ayant des similarités avec celles présentes dedans, le vaccin est également efficace contre celles-ci. Le système immunitaire aura donc également développé une immunité contre ces souches-là.

#3 Que se passe-t-il si je ne me fais pas vacciner ?

Environ 80 % des personnes sexuellement, seront infectées par au moins un type de HPV et ce, même si elles ne connaissent qu’un·e seul·e partenaire sexuel·le au cours de leur vie. Dans 90 % des cas, le corps se débarrasse naturellement de l’infection. Cependant, il existe beaucoup de types de HPV, donc les personnes qui se sont débarrassées d’un type de HPV peuvent être à nouveau infectées par un autre type dans le futur. Si l’infection par les HPV ne se guérit pas grâce à l’immunité naturelle, cela peut engendrer des lésions précancéreuses (groupe de cellules anormales) et éventuellement, après des années ou décennies, ces lésions peuvent devenir des cancers. Le cancer le plus commun provoqué par les HPV est le cancer du col de l’utérus, mais les HPV peuvent aussi provoquer des cancers de la vulve et du vagin, du pénis, de l’anus, de la gorge, de la bouche, des amygdales ou du pharynx, ainsi que des verrues génitales. Le vaccin permet donc de renforcer l’immunité naturelle en produisant davantage d’anticorps. Les personnes non-vaccinées possèdent dès lors moins d’anticorps pour les aider à combattre l’infection et ont plus de chance d’attraper des HPV.

#4 J'ai plus que 18 ans. Est-ce que c’est toujours utile que je me fasse vacciner ?

Oui, cela vaut toujours la peine de se faire vacciner, mais l’efficacité du vaccin peut diminuer si tu as déjà eu des relations sexuelles et selon ton âge. Pour une protection optimale, il est recommandé de se faire vacciner avant les premières relations sexuelles. Cela permet de garantir que tu n’as encore jamais rencontré les HPV. De plus, la réponse immunitaire de ton corps au vaccin sera plus forte si tu es vacciné·e à l’âge recommandé.

Toutefois, il a été démontré que le vaccin était sûr et efficace jusqu’à 45 ans contre les souches de HPV qu’une personne n’aurait encore jamais rencontrées. C’est pour cette raison que certains pays proposent des recommandations de vaccination différentes. 

Par ailleurs, il faut garder en tête que si tu reçois la première dose du vaccin contre les HPV après l’âge de 15 ans, tu peux réaliser le vaccin en 3 doses, selon la notice du vaccin. Le schéma en 2 doses avec le vaccin 9-valent (jusqu’à 18 ans inclus) est proposé par le Conseil Supérieur de la Santé et appliqué dans le cadre de l’utilisation des vaccins du Programme de vaccination FWB.

#5 Personne dans ma famille n’a eu un cancer du col de l’utérus. Est-ce que c’est quand même important pour moi de me faire vacciner ?

Oui. Les HPV ne sont pas une maladie génétique. Si personne de ta famille n’a eu un cancer du col de l’utérus, cela ne signifie pas que tu ne développeras pas cette maladie. 

#6 Je suis dans une relation stable et je n’ai qu’un·e seul·e partenaire sexuel·le. Est-ce que ça vaut quand même la peine de me faire vacciner ?

Oui. Les taux d’infection par les HPV sont élevés, même chez les personnes qui n’ont qu’un·e seul·e partenaire sexuel·le. Même si tu as (ou planifies d’avoir) un·e seul·e partenaire sexuel·le dans ta vie, il est possible qu’il ou elle ait ou ait eu d’autres partenaires sexuel·les avant ou pendant votre relation. Et vous aurez également peut-être d’autres partenaires dans le futur. Se faire vacciner vous protégera d’une potentielle infection future et d’une transmission du virus à d’autres personnes.

#7 J’ai eu une infection par les HPV mais mon dernier frottis du col de l’utérus est normal. Suis-je immunisé·e contre les HPV ?

Non. Si tu as éliminé une infection par les HPV, il est moins probable que tu sois de nouveau infecté·e par le même type de HPV. Mais il existe beaucoup de types de HPV et l’immunité contre l’un d’entre eux ne t’empêchera pas d’en contracter d’autres.

#8 J’ai un problème de santé chronique. Puis-je quand même me faire vacciner ?

Dans la plupart des cas, oui. Toutefois, tu devras discuter des risques et bénéfices de la vaccination avec ton ou ta médecin.

#9 Devrais-je prendre un antihistaminique avant de me faire vacciner ?

Non. Prendre des antihistaminiques avant de recevoir le vaccin contre les HPV n’est pas recommandé. Avant la vaccination, les médecins doivent demander aux patient·es s’ils ou elles ont des allergies ou ont déjà eu une réaction allergique à un vaccin. Les allergies aux vaccins sont rares mais certains vaccins contiennent des substances ou ont été en contact avec des substances auxquelles certaines personnes peuvent potentiellement être allergiques.

# 10 La vaccination est-elle douloureuse ?

L’injection du vaccin contre les HPV ressemble à n’importe quel autre vaccin. Le bras où l’injection a eu lieu peut être légèrement douloureux pendant quelques jours. Des maux de tête sont également parfois rapportés durant quelques jours. Celle-ci est donc bien tolérée.

#11 Dans quelle partie du corps le vaccin est-il injecté ?

L’injection est faite dans la partie supérieure du bras. C’est là où la majorité des vaccins sont injectés.

#12 Puis-je avoir un cancer à cause du vaccin ?

Non. La vaccination contre les HPV ne peut pas provoquer de cancers. Au contraire, elle peut en éviter certains en empêchant l’infection par des types de HPV qui provoquent des cancers. Les vaccins contiennent des particules qui imitent les virus HPV, mais ce ne sont pas des virus vivants et ils ne peuvent pas provoquer une infection.

#13 Est-ce que le vaccin peut affecter mes chances d’être enceinte ou mes futures grossesses ?

Non. La vaccination contre les HPV n’affecte pas les chances d’être enceinte ou les futures grossesses. Ne pas se faire vacciner présente un risque plus important pour le futur. Presque toutes les personnes sexuellement actives  (environ 80 %) seront infecté·es par un ou plusieurs type(s) de HPV au cours de leur vie et certaines développeront un cancer lié à ce ou ces virus. Le cancer du col de l’utérus, le plus commun des cancers liés aux HPV, peut être fatal ou mener à des problèmes de santé sur le long terme comme l’infertilité.

#14 Ma peau est rouge et douloureuse à l’endroit où j’ai reçu l’injection. Est-ce normal ?

Oui. Les rougeurs, gonflements et douleurs au bras sont les effets secondaires communs des vaccins contre les HPV et de beaucoup d’autres vaccins. Cela devrait disparaître dans un délai de quelques heures à un jour. Si la douleur ou rougeur persiste ou que tu remarques d’autres symptômes inhabituels, signale-le au/à la médecin ou à l’infirmier·e.

#15 Jusqu’à quand suis-je protégé·e après la vaccination ?

 La vaccination contre les HPV a démarré à l’échelle mondiale en 2006 et le recul actuel n’indique pas qu’un rappel soit nécessaire.

#16 J’ai des rapports anaux, quel dépistage pour moi ?

Pour l’anus, le pénis, la vulve, la bouche et la gorge, les dépistages ne sont pas recommandés de façon systématique. En cas de lésions suspectes, il est conseillé de consulter un ou une médecin.

#17 Est-ce que si on a détecté un HPV chez moi, je peux continuer à avoir des rapports sexuels non protégés avec mon/ma/mes partenaires récurrents ? Y a-t-il un risque que je leur transmette les HPV ?

Il est mieux de continuer à se protéger à l’aide d’un préservatif interne ou externe et d’un carré de latex (selon les pratiques) car il existe toujours un risque de transmission des HPV. Toutefois, ceci permet uniquement de réduire le risque. Etant donné la capacité du virus à se propager, il ne reste que la vaccination, le dépistage (uniquement pour le cancer du col) ou l’abstention de tout contact, même les caresses sexuelles comme moyen de prévention efficace.

#18 Je suis un homme trans et j’ai changé mon marqueur de genre F en M sur ma carte d’identité. Ai-je toujours droit au remboursement pour mon frottis du col de l’utérus ?

Certains soins genrés non-transspécifiques ne sont remboursés qu’en fonction du NISS (numéro d’identification du Registre national). Changer son marqueur de genre sur la carte d’identité provoque alors une perte de cet avantage de remboursement. Ceci n’est pas le cas pour le dépistage du col de l’utérus, considéré comme un soin non genré par l’INAMI et donc bien remboursé peu importe le marqueur de genre. 

En pratique, on peut s’adresser chez son/sa généraliste, en planning ou chez un·e gynéco et cocher « frottis de col » si la personne a un M et entre dans les critères du dépistage. Toutefois, le risque est de ne pas se voir proposer un dépistage du col de l’utérus lors de campagnes vers le grand public qui se baseraient encore sur le marqueur de genre pour définir sa cible.

Sources de la FAQ :

  • Brochure OMS “Facts about the virus, the vaccine and what this means for you – Answers to common questions asked by adolescents and young adults”
  • End-of-study safety, immunogenicity, and efficacy of quadrivalent HPV (types 6, 11, 16, 18) recombinant vaccine in adult women 24–45 years of age; X Castellsagué, N Muñoz, P Pitisuttithum, D Ferris, J Monsonego, K Ault, J Luna, E Myers, S Mallary, O M Bautista, J Bryan, S Vuocolo, R M Haupt & A Saah; British Journal of Cancer volume 105, pages 28–37 (28 June 2011)